Les chansons de Jacques Brel

Ils se tordent le cou pour mieux s'entendre rire jusqu'à ce que, tout à coup, l'accordéon expire

Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague, et des vagues de dunes pour arrêter les vagues

Moi je t'offrirai des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas

Et quand vers minuit, passaient les notaires, qui sortaient de l'hôtel des "Trois Faisans", on leur montrait notre cul et nos bonnes manières en leur chantant...

Alors, sans avoir rien que la force d'aimer, nous aurons dans nos mains, amis le monde entier

Et, sur l'impériale, le coeur dans les étoiles, Il y avait mon grand-père, Il y avait ma grand-mère

Même si un jour à Knokke-le-Zoute, je deviens comme je le redoute, chanteur pour femmes finissantes

Adieu l'Émile, je t'aimais bien adieu l'Émile, je t'aimais bien, tu sais, on a chanté les mêmes vins, on a chanté les mêmes filles, on a chanté les mêmes chagrins

Et puis il y a Frida, qui est belle comme un soleil, et qui m'aime pareil que moi j'aime Frida

Mais je jure que d'entendre cet adjudant de mes fesses, c'est des coups à vous faire des armées d'impuissants

Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit, ils regardent la mer comme tu regardes un puit

C'est le plus vieux tango du monde, celui que les têtes blondes ânonnent comme une ronde en apprenant leur latin

Viens, il me reste trois sous on va aller se les boire chez la mère Françoise, viens il me reste trois sous et si c'est pas assez ben il me restera l'ardoise

J'irai pas à Paris, d'ailleurs j'ai horreur de tous les flonflons de la valse musette et de l'accordéon